vous êtes ici : accueil > Instances > CSAL

Déclaration liminaire du CSAL - 20/12/2023

M le Directeur,

En cette fin d’année 2023, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles.

En effet, en lisant Médiapart, puis les journaux officiels, nous avons appris que les personnels les plus gradés de l’État ont profité début 2023 d’une hausse potentielle spectaculaire de près de 25 % de leur rémunération en devenant administrateur de l’État.

Voilà une bonne nouvelle (pour vous), et en plus, ça attire les jeunes puisque, je cite,

« Les corps d’élite de l’Etat n’ont jamais suscité autant l’intérêt des jeunes, contrairement au reste de la fonction publique, qui peine souvent à recruter ».

Qui peine souvent à recruter  ?

Alors la théorie du ruissellement ne fonctionnerait pas ?

Cette augmentation massive de salaire des administrateurs de l’état ne va donc pas tirer les salaires vers le haut ?

Sans blague.

Hé non, ce qui ruisselle sur la tête des agents ce n’est pas de l’argent ou des points d’indice, c’est du mépris.

Le mépris de Stanislas Guerini qui envisage d’augmenter le point d’indice de… 0% en 2024.

Le mépris de Jérôme Fournel qui, en ce moment même, en pleines négociations salariales, n’envisage pas de nous donner plus de dix euros.

D’un côté des postes de A + surindiciés et dix balles pour les agents ?

… pas de doute, on est bien en macronie.

Fini le temps ou notre ministère était attractif.

Car la récente vague de primes en tout genres (prime « pauvreté », GMBI, IAMF, GIPA) ne vient pas compenser la stagnation de nos rémunérations.

Au contraire. Ces primes démontrent que les passages d’échelon ne compensent même plus l’inflation du coût de la vie !

Pour l’anecdote, certains collègues n’y ont d’abord pas touché, tout étonnés de recevoir un peu d’argent de leur administration et pensant qu’il s’agissait d’une erreur et que le service de recouvrement des produits divers allait s’abattre sur eux !

Entre 2022 et septembre 2023 c’est 4,9% d’inflation INSEE… avons-nous vu une augmentation de 4,9 % de notre salaire ?

Non, nous avons eu 4,9 % ­de perte de revenu.

Entre 2010 et 2023, le rapport entre l’évolution de la valeur du point d’indice et de celle de l’indice des prix à la consommation (IPC) donne ce résultat : -16,5%.

Où est passé l’argent des postes vacants qui sont pourtant budgétés ?

Nous avons des milliers d’emplois vacants.

Comment se fait-il qu’après avoir supprimé tant de personnel, aucun gain de productivité n’ait été reversé aux agents ?

Nous faisons la même chose avec moitié moins !

Et à présent, en cette période, certains de nos collègues ont froid et n’ose plus régler le chauffage au-dessus de 16 ou 17°, certains se demandent comment ils vont réussir à aller jusqu’à la paye de Janvier après les dépenses des fêtes. L’endettement personnel s’accroît… combien de temps cela va-t-il durer ? Verrons-nous bientôt des dames patronnesses arpenter les services pour offrir des cadeaux aux agents ?

Combien de temps allons nous endurer ça ?


Voilà M le Directeur, si vous aviez quatre mots à transmettre à M Fournel qui est en pleine négociation salariale, ça serait ces quatre là :

PAYEZ CORRECTEMENT LES AGENTS !

Article publié le 21 décembre 2023.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.