vous êtes ici : accueil > Actualité

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Suicides à la Poste !

 ?? Aurillac (Cantal), un facteur de cinquante-quatre ans s’est donné la mort début mai, après avoir appris que sa tournée était supprimée. Pour ses proches, la cause de ce suicide est à chercher dans le démantèlement du service public.

Il avait plus de trente années de poste dans les pattes. ?? cinquante-quatre ans, Jean-Pierre était facteur à Aurillac, dans le Cantal. Tous ses collègues, ses amis, sa famille en témoignent  : c’était un gars respecté, bien noté par sa hiérarchie, irréprochable dans le boulot. Un fonctionnaire qui, à l’époque, avait réussi les concours de l’administration des PTT, qui, de ce fait, comme tant d’autres postiers, avait dû quitter ses terres natales pour prendre ses quartiers un temps à la capitale, avant de revenir au pays. Un monsieur qui, il y a trente ans, avait fait le choix du service public, malgré des salaires largement inférieurs à ceux proposés dans le privé. Un discret, un taiseux, même pas syndiqué ni militant, prêt à aider les copains en cas de pépin, mais refusant qu’on lui rende la pareille. C’était un facteur engagé dans son travail, attaché à « sa » tournée. Il s’est pendu le 4 mai dernier pendant la pause déjeuner à son domicile.

Lire la suite

Dans le Haut-Rhin, les facteurs des quartiers et des zones rurales subissent de plein fouet les conséquences de la casse du service public. ?? la mi-mai, un postier s’est suicidé à Wesserling. Ses collègues et les syndicats dénoncent.

«  ?? La Poste, c’est ferme ta gueule et pédale », balance une postière. Dans le ballon des Vosges, en Alsace, les facteurs tirent la langue. Si le relief leur coupe les jambes, l’organisation du travail les achève. Stress, heures sup à gogo, sentiment de dévalorisation  : depuis la mise en place des réorganisations « facteur d’avenir » en 2006-2007 dans la région vallonnée, le malaise s’enracine. Car l’Alsace est la région pionnière, un laboratoire dans lequel certaines expériences tournent parfois mal. Dans le Haut-Rhin, les facteurs et la CGT tirent la sonnette d’alarme.

Wesserling. 
« Il avait dit qu’il n’en pouvait plus. »

 ?? Wesserling, les facteurs ont pris un coup sur la casquette. Ce bureau rural coincé entre une voie ferrée et la route, un peu isolé, au pied des Vosges, a fait tristement parler de lui. Un de ses postiers s’est suicidé le 20 mai. Un jeune homme fragile, pour qui le travail était le centre de sa vie. D’après ses collègues, il avait été bouleversé par les modifications successives du travail. C’est en septembre 2009 qu’une nouvelle réorganisation s’opère à Wesserling. Trois tournées de courrier sont supprimées. Ces tournées sont découpées en parties « sécables » qui viennent se rajouter aux tournées des autres facteurs, le lundi et le mardi. Dans son jardin, Sonia baisse la voix pour évoquer son collègue  : « Il était très fatigué, il n’arrivait plus à se concentrer pour trier les lettres. ??a le rendait fou. En mai, il y avait un boulot de dingue, on lui avait encore rajouté des bouts de tournée. Il avait dit qu’il n’en pouvait plus, il avait parlé du suicide. » Peu avant, une autre collègue avait déjà tenté de mettre fin à ses jours. « Sa tournée avait été supprimée. Elle s’était tapé sept tournées différentes en deux mois. En plus, on a essayé de lui faire croire qu’elle avait accepté cette situation, alors qu’on l’avait mise devant le fait accompli  ! »

Lire la suite de l’article

Afin de briser une grève qui dure, l’entreprise menace de licencier un responsable syndical SUD dans les Hauts-de-Seine. Ses collègues sont venus le soutenir.

« Ils essaient de salir notre lutte  ! » s’exclame Gaël Quirante, secrétaire départemental adjoint du syndicat SUD. Juché sur un muret devant la direction opérationnelle territoriale et courrier (DOTC) de La Poste à Nanterre (Hauts-de-Seine), il s’adresse à la centaine de personnes venues le soutenir hier, avant son premier entretien préalable au licenciement. Les syndicats CGT et SUD dénoncent la répression syndicale dont sont victimes Gaël et ses collègues. Tout commence le 10 mai  : les facteurs occupent la DOTC de Nanterre. Ils souhaitent être reçus par la direction après des semaines de grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. « On est restés deux heures sur les lieux, les cadres se sont assis avec nous, on ne les empêchait pas de partir », proteste David Marreiros, secrétaire départemental Fapt-CGT. Pourtant, seize postiers reçoivent ensuite une assignation à comparaître le 28 juin au tribunal correctionnel de Nanterre pour séquestration  ! Parmi les facteurs visés par la plainte, Olivier Besancenot, leader du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Trois syndicalistes SUD, dont Gaël Quirante, sont également convoqués à des entretiens disciplinaires. Et vingt-quatre blâmes ont été distribués par La Poste.

Lire la suite

Article publié le 16 juin 2010.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.