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L’énergie des hommes pour le service public

Alors qu’EDF et ses filiales suppriment leurs centres de proximité, elles tentent de capitaliser sur l’image du service public.


« Nous sommes 35 000 à aller là où personne ne peut plus se rendre. » Une jeune femme brune pose sous la tempête de neige, sur fond de camionnette de fonction devant une ferme isolée.

Personne n’a pu échapper à cette campagne de publicité d’ERDF (Electricité Réseau Distribution France), la filiale d’EDF créée en 2008 et chargée du réseau de distribution de l’électricité. Une campagne qui décline les trois fonctions d’ERDF : le raccordement au réseau, la mise en service et le dépannage. Pour ceux qui ont été victimes de la tempête de 1999, de l’ouragan Klaus en début d’année - ou, sans remonter si loin, du coup de vent passé sur la Bretagne le week-end dernier - pas besoin de campagne de pub : ils connaissent. Comme tous les ruraux d’ailleurs, à qui il n’est guère besoin d’expliquer le rôle crucial des agents de l’ex-service public. Ils savent qu’en cas de coup dur, ils seront là, prêts à se mobiliser quelles que soient les conditions, quel que soit le temps.

En vérité, développer aujourd’hui une campagne sur ce thème alors que l’ancien service public est en proie aux conséquences de sa privatisation a quelque chose de cynique. Une opération à l’image de la campagne de Fret SNCF expliquant voici quelques semaines que mettre les camions sur rail, c’est mieux pour l’environnement... au moment précis où la recherche de rentabilité à tout prix conduit cette filiale de la SNCF à jeter des milliers de camions supplémentaires sur les routes en fermant des gares fret, et à se couper des PME rurales en supprimant le trafic « wagon isolé ».

Idem pour ERDF, qui utilise l’image incomparable de ces agents qui incarnent - littéralement - l’idée même de service public... au moment précis où elle s’emploie à dégrader ce dernier, notamment en supprimant services et implantations de proximité.

Résultat : lors de la tempête Klaus en janvier, le déploiement de forces a été en partie rendu inutile par le manque de connaissance du terrain et des besoins, et aussi le manque de lien avec les collectivités locales.

A cela on peut encore ajouter la répression : 240 agents d’EDF et GDF et de leurs filiales ont en effet été menacés de sanctions, depuis le début de l’année, pour avoir participé à diverses actions comme rétablir le courant à des mangées en difficultés financières ou, à l’inverse, le couper à certaines entreprises ou administrations. Pourtant, ce ne sont pas eux qui sabotent le service public : au contraire, ils en sont bien souvent le dernier rempart.

Accès à la pétition de la Creuse

Article publié le 13 décembre 2009.


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