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Hommage à Benoît Auberger
Hommage à notre camarade Benoît
Assemblée Générale Finances publiques de l’Allier le 30 septembre 2021
C’est Annie qui m’a appris le décès de Benoît le 21 mai 2021, le jour anniversaire du début de la Semaine sanglante qui marque l’anéantissement de la Commune de Paris, il y a 150 ans.
Le symbole est fort car Benoît était un vrai militant engagé, un camarade syndicaliste de la CGT, un élu communiste dans sa commune qui a toujours affiché son drapeau et qui s’est toujours battu pour les travailleurs et contre le capitalisme.
Benoît c’était aussi un gentil garçon, agréable, toujours le sourire et prêt à rendre service avec qui je m’entendais bien.
Nous avons souvent eu des discussions parfois vives, où nous avons confronté nos opinions. Si nous divergions sur la méthode, en particulier sur la stratégie électorale, nous avions en commun de vouloir mettre à bas ce vieux monde et de vouloir instaurer la République de la justice sociale. A la CGT nous nous sommes retrouvés autour de la volonté de porter les revendications au quotidien en affirmant que nous allions changer le monde.
Benoît avait adhéré à la CGT à son entrée dans l’administration et rejoint la Commission exécutive de l’Allier en 2011, il était secrétaire adjoint pour la résidence de Moulins Yzeure. Il était également membre de l’Union locale CGT de Moulins
En 2019 il s’est opposé aux fermetures des Trésoreries prévues dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau Réseau de Proximité. Son engagement et sa connaissance des élus municipaux nous a permis d’organiser des manifestations devant tous les postes et d’obtenir plus de 280 délibérations de collectivités contre le NRP.
Malgré toute notre détermination nous avons perdu la bataille et les Trésoreries ferment les unes après les autres.
Après le conflit sur les retraites, interrompu pour cause de pandémie, Benoît ne s’est pas remis de cet échec. Il n’a pas supporté l’abandon du service public en milieu rural, il n’a pas supporté l’idée qu’il allait devoir faire fonctionner son administration privée de moyens jusqu’à sa liquidation de son propre réseau pour le privatiser. Il a préféré démissionner et partir. Dans le dernier message qu’il m’a envoyé, il me disait : « je n’ai pas envie que tous mes combats se terminent par la soumission, ce n’est pas possible pour moi. »
Au CHS de juillet 2021, la CGT déclarait en liminaire :Benoît était un collègue discret qui s’était investi pleinement dans le refus de cette réforme à marche forcée. Investi au point d’y consacrer une grande partie de son temps. Il a été présent sur tous les fronts, dans toutes les manifestations, de Dompierre à Cérilly en passant par le Montet, le CFP d’Yzeure... De toutes les grèves, plus encore qu’aucun d’entre nous. Investi au point de préférer démissionner plutôt que d’assister, impuissant, au démantèlement du service public.
Benoît souffrait de cette liquidation du service public programmée. C’est cette souffrance et le sentiment d’impuissance face à la Direction Générale qui l’ont conduit à se donner la mort. Comme à France Télécom, les victimes étaient en priorité des personnes qui n’ont pas pu supporter de ne plus pouvoir rendre un bon service public comme ils en avaient l’habitude.
Nous avons des dizaines de collègues qui souffrent au quotidien de ne plus être en mesure de rendre le service public attendu par les citoyens et c’est cette souffrance qu’il nous faut aujourd’hui combattre en souvenir de Benoît.
Salut mon camarade ; nous allons respecter une minute de silence en hommage à Benoît.
Hommage rendu par Patrick Dufour, secrétaire de la section, lors de notre AG
Article publié le 17 octobre 2021.