vous êtes ici : accueil > Actualité

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Neuilly le Réal : C’est fini pour CRC

Depuis un mois, les salariés de l’entreprise CRC à Neuilly le Réal occupent les locaux car ils sont menacés de licenciements et de mutations.

Comme rien ne bouge du côté des pouvoirs publics et n’ayant aucune information de qui que se soit, ils ont décidé de faire une distribution de tracts à la population à Neuilly le Réal et à Bessay sur Allier, puis à Moulins le jeudi 8 avril 2010.

Nous publions ci-dessous un communiqué de presse des salariés de CRC/Vivanco, dans l’Allier.

Un mois que nous occupons notre site !

La liquidation de notre société a eu lieu le 8 mars 2010. Elle a été finement orchestrée par notre direction, dans le but de faire payer nos licenciements par l’Etat. Rendez vous compte : la société CRC, réactivée en juillet 2009, n’est qu’un monstrueux alibi afin que VIVANCO en justifie la liquidation et puisse se débarrasser des salariés du site !

Rapide historique :

Genica, entreprise implantée sur le site de Neuilly-le-Réal (03) et extrêmement profitable, a été rachetée par Vivanco (groupe allemand) en 1999. Vivanco s’est appuyé sur l’activité du site (la connectique) pour essayer de développer la sienne (accessoires multimédia). Tout cela en négligeant totalement les investissements sur le dit site.

Les bénéfices des premières années ont été dilapidés en somptueux locaux parisiens, en embauche de prétendus experts en marketing ou commerce, en consultants extérieurs et autres qui se sont avérés n’être que des vampires sans compétences. Les directions se sont succédées et chacune a su faire prospérer ses profits personnels au détriment des salariés du site de Neuilly-le-Réal.

Alors qu’elles multipliaient les frais, nous avons supporté pendant 10 ans le gel des salaires, l’absence de formation, le manque de considération, l’inquiétude quant à l’avenir de notre entreprise – et surtout la détérioration des locaux et de l’outil de travail...

Au final, depuis le 8 mars, un outil de travail, un savoir faire, un esprit d’équipe... ont été sacrifiés sur l’autel du mensonge et de la duperie.
Le couperet est tombé au tribunal de commerce de Meaux : « Un sabordage économique et une liquidation finement orchestrée par notre direction pour faire payer nos licenciements par l’ ??tat ». Vivanco étant insolvable, les contribuables supporteront ainsi les licenciements et la cellule de reclassement. La facture pourrait atteindre 588.000 euros :

« C’est le comble. Vivanco est un groupe mondial très puissant. Il est financé par la Lone Star, un fonds de pension américain qui pèse 24 milliards de dollars ».

 RAS LE BOL

Les quarante et un salariés ont alors occupé leur usine pour négocier de meilleures indemnités de départ. Vivanco proposait des miettes : 4.000 euros par salarié s’il renonce à toute action en justice. Ils ont refusé et c’est depuis le silence radio. Vivanco Allemagne a abandonné son site d’emballage de Neuilly-le-Réal et ses salariés à leur triste sort.

Nous sommes des salariés fatigués, nous occupons le site depuis UN MOIS, et ce dans l’ignorance et l’indifférence presque totales. Aujourd’hui nous tirons le constat que notre action toujours très civique, et dont la dignité a été soulignée à de nombreuses reprises, n’aboutit pas. Nous nous sommes tournés vers beaucoup de monde pour dénoncer cette injustice, mais le soutien de nos élus ne semble pas suffisant.

Nous voulons rappeler deux points très importants :

  • Nous avons déposé plainte contre nos dirigeants pour escroquerie. Nous avons rempli un dossier complet qui prouve que cette liquidation est une manipulation des services de l’Etat pour qu’un des groupes les plus puissants du monde (Vivanco est financé par la Lone Star, fond de pension américain gérant 24 milliards de dollars) n’ait pas à payer un centime pour nos indemnités.

Ce dépôt de plainte est une première nationale, mais curieusement personne n’en parle. Y a-t-il pression pour museler la justice ?

  • Récemment, M. Estrosi s’est permis de condamner les salariés de Sodimatec pour leurs actions virulentes. Nous voudrions lui rappeler que depuis presque deux mois, par l’intermédiaire de plusieurs de nos élus, il sait pertinemment ce que nous subissons actuellement et qu’il n’a pas réagi. La situation que nous vivons en intolérable !

Et c’est son silence qui nous pousse à durcir notre mouvement.

Les ex-Vivanco ont bloqué, ce matin vers 7 h 30, tous les accès à Neuilly-le-Réal, puis la Nationale 7 à Bessay. Un hors-d’œuvre :

« Le ministre de l’industrie connaît depuis deux mois notre galère. Il fait la sourde d’oreille. Nos actions vont devenir plus virulentes ». Les ex-Vivanco ont décidé de brandir l’arme de l’intimidation. Comme les salariés de l’équipementier automobile Sodimatex, qui en fin de semaine dernière, ont menacé de faire exploser une citerne de gaz dans leur usine dans le but d’obtenir de meilleures indemnités de départ :

« Leur menace a trouvé un écho. La direction a décidé de reprendre les négociations. La nôtre continue de nous ignorer, malgré la plainte déposée au pénal pour escroquerie. C’est la seule façon d’être entendus. Il nous reste encore sur le site nos meilleures cartes : des bonbonnes de gaz ».

« On peut faire sauter la baraque »


Les ex-salariés regrouperont, dans les prochains jours, les bonbonnes au cœur de l’usine et disposeront des palettes sur la citerne de gaz, située à l’extérieur des bâtiments : « On nous prend pour des guignols. Mais attention, on peut faire sauter la baraque ! Il y a désormais de la haine en nous. Ils ont détruit nos emplois et nos vies. Après la dignité, il y a la rage. L’usine est au bord de l’explosion ».

Ils laissent la porte ouverte à leur direction pour renouer le dialogue : « Les négociations sur le plan social ont échoué. Ils ont encore une dernière chance et doivent la saisir au plus vite. Sinon on n’hésitera pas un instant. On a été trop longtemps des gentils. On ne veut plus de cette étiquette ». Les ex-Vivanco ne sont plus des agneaux. Les dents ont poussé, la mâchoire est plus puissante et la détermination plus grande...

Article publié le 8 avril 2010.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.