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Encore plus de chômeurs !

Les jeunes restent les plus touchés par l’augmentation continue du chômage, qui franchit la barre des 20.000 inscrits dans l’Allier. Un constat qui relativise la situation du bassin vichyssois.

De nouveaux plans sociaux de grandes entreprises comme Potain ou JPM plomberont encore plus, ces prochains mois, les statistiques du chômage dans un département de l’Allier qui n’en finit déjà pas de souffrir encore plus que les moyennes régionale et nationale. Le taux de 9,4 % en Bourbonnais reste en effet plus fort que celui de la France (9,1 %), et surtout que l’Auvergne (8,4 %).

Et ces taux ne prennent en compte que les chômeurs qui n’ont pas du tout travaillé le mois précédent. Ces hommes et ces femmes que les statistiques rangent dans la « catégorie A » sont 13.425 dans l’Allier au dernier recensement disponible, celui du mois de septembre.

Mais si on ajoute tous ceux et toutes celles qui ont pu trouver un petit boulot de quelques heures, sans pour autant justifier qu’ils se désinscrivent de Pôle Emploi (catégories B et C), ils sont désormais 20.653. Depuis le début des effets de la crise, il y a un an maintenant, l’Allier ne compte plus ses nouveaux chômeurs par dizaines chaque mois mais par centaines.

Les bassins de Moulins et de Montluçon continuent de se disputer les plus mauvaises évolutions. En septembre, l’augmentation du nombre de chômeurs sur un an était de 21,6 % sur Montluçon et de 20,4 % sur Moulins. Aux missions jamais renouvelées des intérimaires et aux fins de contrats à durée indéterminée, succèdent maintenant les vagues de licenciements dans les petites entreprises.

Le bassin vichyssois semble s’en sortir un peu mieux avec une augmentation de 14 % sur un an. Mais ce secteur de Vichy avait été plus touché que les autres au début de la crise et, au bout du compte, aucun bassin ne s’en sort vraiment bien.

D’ailleurs, sociologiquement, Vichy paie un plus lourd tribut que les autres. L’augmentation du chômage des moins de 26 ans atteint des sommets avec + 38,8 %. Loin devant les secteurs de Montluçon (+ 36,7 %) et de Moulins (34,7 %). Les entreprises ne se développent plus, donc n’embauchent plus de jeunes.

Les plus âgés sont parfois aussi mal, comme à Montluçon où le chômage des plus de 50 ans a augmenté de 33,9 % en un an. Même enlisement pour les chômeurs de longue durée. Sur les 20.653 inscrits de l’Allier, ils sont 12.000 à pointer depuis au moins un an ?


Le chômage de longue durée touche surtout le bassin de Moulins avec + 32 % d’inscrits depuis plus d’un an. Montluçon est tout de même à + 28,5 % et Vichy, toujours en dents de scie, était à + 16,4 % en septembre.


Enfin, avec une crise impitoyable pour le secteur industriel, les hommes continuent d’être deux fois plus touchés que les femmes.

A mi-parcours du dispositif d’accompagnement à l’emploi, la préfecture et Pôle emploi s’accordent sur la bonne évolution des contrats aidés.

Alors que le chômage dans le département compte 13 425 demandeurs d’emploi, soit une hausse de 25,4% en un an, les contrats aidés ont le vent en poupe chez les jeunes de moins de 26 ans.

Décidé à défendre la fusion ANPE-Assedic, le président de la République livre, en creux, un plaidoyer pour le recours aux opérateurs privés de placement des chômeurs.

« Quand on a choisi le nouveau nom, Pôle emploi, nous n’ima-
 ginions pas qu’il s’installerait avec cette rapidité stupéfiante. On a aujourd’hui l’impression que Pôle emploi, ça a toujours existé. » Le président de la République est très heureux  : hier matin, devant un parterre de 1 700 cadres dirigeants du service public de l’emploi et de l’indemnisation du chômage, réunis au parc des expositions de Paris, il a déroulé un discours à la fois cajoleur pour les directions de cette administration et décalé pour les 48 000 agents de l’entité résultant de la fusion entre l’ANPE et les Assedic. « On aurait pu espérer un meilleur contexte pour changer de logo et changer de culture », lâche encore, dans un clin d’œil, Nicolas Sarkozy.

La crise est là, elle frappe de plein fouet des centaines de milliers de salariés mis à la porte de leurs entreprises et poussés vers les guichets de ce Pôle emploi, dont le nom apparaît dès lors si familier. Pôle emploi a gagné sa notoriété mais, sur le terrain, les agents continuent, avec l’ensemble des syndicats, de dénoncer, avec vigueur, une fusion « à marche forcée ». Sur tout le territoire, des grèves ont lieu et, dans certaines régions, des actions en référé contre la fusion sont encore lancées.

Face à cette fronde permanente, le président de la République a voulu se montrer très ferme. Pour lui, « la fusion a été menée avec le souci du dialogue social, mais ce dialogue social doit porter sur la manière d’atteindre les objectifs, et pas sur les objectifs eux-mêmes, car ces objectifs ne varieront pas ». Sur le fond, Nicolas Sarkozy pousse le bouchon du « partenariat public-privé » dans le placement des chômeurs à travers le transfert de 320 000 demandeurs d’emplois aux opérateurs privés  : « Public ou privé, ce n’est vraiment pas la question quand chacun a à cœur de servir au mieux le demandeur d’emploi.


En se revendiquant « pragmatique », il est prêt à soulager l’administration de ses sous-effectifs mais seulement de manière provisoire  : par l’embauche de précaires ou par le recours accru aux opérateurs privés de placement.

Avancés par le gouvernement pour justifier la fusion au départ, les objectifs de 30 chômeurs encadrés pour chaque conseiller de Pôle emploi sont ouvertement abandonnés… « Si de nouveaux renforts sont décidés, il ne pourra s’agir de renforts définitifs. Quand le chômage baissera, il sera également normal d’en tirer les conséquences et que les effectifs reviennent à leur niveau d’avant la crise… »

Article publié le 13 décembre 2009.


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