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Chômage et Pôle Emploi... la galère !

63 400 inscrits de plus, en mars, à Pôle emploi. Fillon prévoit des « chiffres difficiles » jusqu’à fin 2009.

En mars, 63 400 Français ont, contraints et forcés, pris le chemin d’une agence de Pôle emploi pour se faire inscrire. ?? un rythme un peu moins rapide que le mois précédent (plus 79 900 en février), le chômage a donc poursuivi son ascension rapide (plus 2,7 %).

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) a augmenté en avril de 58.500 en métropole pour un total de 2,5 millions, selon les statistiques oubliées vendredi par le ministère de l’Emploi. Le chiffre global atteint 3,5 millions (+90.800) en y ajoutant les personnes en activité réduite.

Depuis janvier, le nombre d’inscrits a augmenté de près de 250 000. L’effectif total des demandeurs d’emploi s’établit ainsi à 2 448 200 fin mars. Sur un an, la hausse est de 22,1 %. Encore faut-il préciser que ces statistiques ne reflètent qu’une partie du chômage. Suivant la nouvelle présentation décidée par le gouvernement, ces chiffres concernent les seuls demandeurs dits de catégorie A, c’est-à-dire à la recherche de tout type de contrat de travail (CDI, CDD, temps partiel) et n’ayant pas du tout travaillé dans le mois. S’y ajoutent les demandeurs de catégorie B (ceux qui ont exercé une activité réduite courte d’au plus 78 heures dans le mois) et C (ceux qui ont exercé une activité réduite de plus de 78 heures), soit 1 032 500 personnes fin mars.

Le total des chômeurs des catégories A, B et C approche ainsi les 3,5 millions (3 480 700 exactement). Quant aux inscrits en catégories D et E (en stage, en formation, en maladie ou bénéficiaires de contrats aidés), leur nombre s’élève à 418 900.

Cette nouvelle dégradation reflète la multiplication des « plans sociaux » dont le plein effet, en termes de chômage, reste cependant à venir. Le premier ministre, François Fillon, a déclaré hier prévoir « des chiffres difficiles pendant toute l’année 2009 ». De son côté, la ministre de l’ ??conomie, Christine Lagarde, envisage « encore plusieurs mois avant que la pente des destructions d’emplois se radoucisse ».

Pôle emploi : Les agents submergés protestent

Rendez-vous avec les chômeurs reportés, visites aux entreprises ajournées, plateforme téléphonique sous tension : Pôle emploi est sous pression. Ce nouvel organisme, qui n’a pas fini de digérer la fusion entre l’ANPE et les Assedic, affronte les conséquences de la crise économique, avec une remontée exponentielle du chômage : sur les trois premiers mois de l’année, ce sont quelque 250 000 chômeurs de plus qui se sont inscrits à Pôle emploi.

Avec la fusion, les agents doivent partir en formation pour s’initier à un nouveau métier. Claude Lefèvre, ex-Assedic, familier de la partie indemnisation, doit apprendre le suivi des chômeurs : « Il y a un côté social que l’on ne connaît pas, c’est une découverte totale. » Pour ceux qui viennent de l’ANPE, c’est l’inverse, il leur faut maîtriser les problèmes d’indemnisation. « Je ne vous demande pas de devenir multi-spécialistes ( ON N A PAS DEJA ENTENDU CA QUELQUE PART CHEZ NOUS ????), a nuancé M. Wauquiez à Bayeux, mais de pouvoir répondre aux premières questions des demandeurs d’emploi dans le cadre d’un accueil unique. »

La fusion de l’ANPE et des Assedic devait se faire sur fond de baisse du chômage, avec un objectif de plein-emploi à l’horizon 2012. Dans le nouveau contexte, les agents du service public de l’emploi souffrent et ont, parfois, affaire à des demandeurs d’emploi agressifs. « Nous ne sommes pas en mesure de recevoir tous les demandeurs d’emploi, où est l’égalité de traitement ? a demandé Jean-Marc Piraud au ministre. Certains n’ont même pas de conseiller référent. En téléphonant à la plate-forme, beaucoup de demandeurs veulent un rendez-vous avec leur conseiller, mais nous ne pouvons honorer leur demande, par manque de personnel et de temps ».

Un millier de dossiers supplémentaires à traiter depuis le 4mai ! C’est ce à quoi doivent faire face les agents de l’ex-ANPE de Carhaix, depuis le 4 mai dernier, à en croire le collectif qu’ils ont créé. Cette hausse de plus de 60% de leur charge de travail s’explique par le transfert de dossiers de demandeurs d’emploi jusqu’alors rattachés aux agences de Guingamp, Loudéac et du bassin lorientais, dans le cadre de « l’harmonisation territoriale » voulue par la préfecture de région et prévue depuis des mois. Seulement, ce transfert ne devait être effectif qu’en fin d’année après, notamment, l’intégration de six agents supplémentaires à l’équipe de neuf conseillers en place, où deux postes sont actuellement vacants. Or, aucun moyen supplémentaire n’a encore été affecté à Carhaix, et la direction territoriale (que nous ne sommes pas parvenus à joindre hier, pas plus que le directeur régional) ne proposerait que le renfort d’un agent 4,5 jours pour le mois de mai. « Inacceptable » pour les agents carhaisiens, qui redoutent des « répercussions redoutables » sur le service rendu aux usagers concernés dans les trois départements. Ils ont déposé un préavis de grève et réclament un retour en arrière dans le processus d’affectation des demandeurs d’emploi, jusqu’à la mise en place des moyens prévus.

Article publié le 29 mai 2009.


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