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Visite de M. DARMANIN dans l’Allier

Branle-bas de combat à Cusset depuis le début de la semaine pour nettoyer les locaux, changer les ampoules grillées, cacher les infiltrations d’eau, tondre la pelouse sous la pluie, tout cela pour accueillir M. DARMANIN. Les agents peuvent travailler toute l’année dans la poussière et la crasse mais M. le ministre, même pour une brève visite, se devait d’arriver dans des locaux nickel.
Ce dernier est arrivé sous bonne escorte, de nombreux policiers et personnels des renseignements généraux étaient déjà dans les locaux bien avant son arrivée pour nous surveiller.
M. DARMANIN s’est avancé vers les collègues et l’une d’entre eux n’a pas voulu lui serrer la main et a eu une explication avec lui sur les services publics. Il a ensuite visité la plateforme téléphonique installée en salle de réunion au 3e étage.
Pendant ce temps-là, son conseiller accompagné de M. BARRAS a reçu les 4 syndicats des finances du département représentés par 6 délégués. Il nous a laissé nous exprimer à tour de rôle et lorsqu’il a voulu prendre la parole pour répondre à nos observations, M. DARMANIN est venu nous rejoindre avec M. BAUDIER, notre directeur, Madame LECAILLON, Préfète de l’Allier et Madame PEYROL, députée de la circonscription de Vichy.
Le discours du ministre s’est voulu très rassurant, un discours bien rôdé et bien huilé.
Il nous a dit qu’il n’était pas question d’externaliser nos missions vers le privé, que nous ferions juste appel à la Poste qui n’a plus beaucoup de courrier à distribuer, pour nous aider dans nos missions.
Notre administration va évoluer, dans 10, 15, 20 ans, les paiements en numéraire et en chèque n’existeront plus.
En supprimant totalement la taxe d’habitation, il n’y aura pas lieu de faire la réforme des valeurs locatives et nous gagnerons 2000 à 2500 postes.
Dans le même sens, en fusionnant AGIRC et ARRCO avec l’URSSAF, 3000 postes pourront être redéployés.
Il n’y aura pas de départs forcés de la DGFIP, ni de mobilité géographique. 1000 départs volontaires ont lieu chaque année.
Nous allons perdre des missions mais en avoir de nouvelles pour lesquelles les agents seront formés sur plusieurs mois, 2 milliards d’euros ont été prévus pour ces formations.
Parmi ces nouvelles missions : l’impôt en ligne et le prélèvement à la source qu’il a reporté d’un an et que nous devons absolument réussir.
Il nous confirme que nos petites trésoreries vont fermer mais que nous assurerons des permanences dans ces zones rurales qui en ont besoin.
Il nous confirme la fin du principe de séparation entre l’ordonnateur et le comptable ce qui en dit long sur l’avenir des trésoreries...
Concernant la fraude fiscale, il reconnait qu’elle est élevée et qu’il faut plus de personnel au contrôle fiscal mais que nous devons changer nos méthodes de contrôle et simplifier la fiscalité.
Concernant nos rémunérations, il ne comprend pas que les syndicats réclament une augmentation du point d’indice car il n’est pas normal d’augmenter un inspecteur qui gagne 3000 € par mois (alors que beaucoup de nos inspecteurs ne gagnent pas cette somme là). Nous sommes moins bien payés que les fonctionnaires territoriaux et ce sont nous, les cadres C et B de la fonction publique d’état les plus mal payés et qui avons besoin de compensations. Ils y réfléchissent mais il n’y a pas d’argent pour nous augmenter.
Il a écouté notre collègue de la CFDT, Guy ORARD, qui est trésorier à DOMPIERRE/BESBRE lui rappeler toute l’importance des trésoreries rurales de proximité.
Patrick l’a interpellé sur le prélèvement à la source qui n’était pas vraiment contemporain puisqu’il sera basé sur les revenus de 2017, soit N-2 mais il pense que c’est une bonne réforme et n’a pas eu le temps de nous en dire plus car il devait partir car en retard pour son rendez-vous à Gannat.
En résumé, malgré son beau discours, Monsieur le ministre ne nous a pas du tout rassurés, ni convaincus. Nous sommes restés polis et ne l’avons pas interrompu mais nous avions pourtant des tas de choses à lui dire pour lui prouver qu’on ne croyait pas du tout ce qu’il nous disait. Notre directeur était très mal à l’aise, il craignait sans doute ce que nous allions dire. Tous les préparatifs mis en œuvre depuis mardi ont fortement énervé les collègues de Cusset et c’est vrai que c’est véritablement scandaleux !

Article publié le 17 mai 2018.


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